Contexte sanitaire, évaluation des besoins
En matière de développement, le Sénégal occupe la 168ème place sur 189 du classement PNUD. Le tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Les indicateurs nationaux de santé disponibles font état d’une mortalité infanto-juvénile de 75/1000, et jusqu’à deux fois plus élevée en zone rurale où seulement 1/3 des naissances sont assistées par du personnel soignant qualifié.
La politique sanitaire s’organise selon une pyramide à trois niveaux :
- Le niveau central comprend le cabinet du ministre, les directions et les services rattachés.
- La région médicale est la structure de coordination du niveau régional. Elle est dirigée par un médecin de santé publique. Elle dispose d’unright hôpital régional
- Le niveau périphérique correspond au district sanitaire géré par un médecin chef. Il comprend au minimum un centre de santé et un réseau de postes de santé qui sont sous la responsabilité d’un infirmier ou d’une sage-femme. Au niveau rural des cases de santé créées par les populations sont confiées à un agent de santé communautaire ou une matrone.
Malgré cette organisation sanitaire, les missions exploratoires menées sur le terrain dans la vallée du fleuve de Saint Louis à Podor et dans le delta du Saloum ont montré que le fonctionnement de certains postes et cases de santé était aléatoire et que l’accès aux soins des populations les plus vulnérables reste problématique pour plusieurs raisons :
- Un accès aux structures de soins souvent difficile (manque de moyens de transport), et des difficultés financières pour assumer les évacuations sanitaires vers les structures de références
- Une disparité dans le niveau d’équipement (eau, électricité, mobilier médical, matériel médical) et la dégradation par le temps de certaines infrastructures
- Des difficultés d’approvisionnement en médicaments (ruptures)
- Le renoncement des malades à l’achat des médicaments faute de moyens financiers (ordonnances pléthoriques)
- Les difficultés des comités de gestion communautaires à faire face à leurs charges et à assumer leur autonomie financière prévue dans la politique sanitaire
- Sur le plan épidémiologique, l’environnement naturel est particulièrement propice au développement des maladies hydriques (diarrhée infectieuses, parasitoses)
La dispersion des dispensaires et leurs faibles moyens, les difficultés de déplacement en l’absence de pistes praticables en période de crue, le coût des médicaments eu égard aux maigres ressources des populations, sont autant d’obstacles à se faire soigner.
Objectifs, localisation, et bénéficiaires
Médecins du Fleuve à proposé d’appuyer les équipes locales dans leurs activités curatives et préventives avec pour objectifs :
- d’assurer de soins de qualité au cours des missions mobiles ; l’objectif est d’assurer chaque année un minimum de 5 missions de 2 semaines pour permettre un suivi efficace en coordination avec les acteurs locaux
- de renforcer la compétence des agents de santé pour une prescription médicamenteuse plus rationnelle et à moindre coût afin de favoriser durablement l’accès aux médicaments essentiels
- de promouvoir l’autofinancement en faisant payer les consultations au prix en vigueur et délivrer les médicaments fournis par MDF à titre onéreux mais à un prix forfaitaire subventionné fixé d’un commun accord avec la communauté. Le produit financier étant réaffecté à l’entretien des infrastructures, à l’achat de médicaments, et à la motivation des volontaires locaux
- de faciliter le déplacement des malades
- d’Appuyer les campagnes de vaccination en mettant à disposition des postes de santé le moyen de déplacement de l’association
- de participer à la réhabilitation des structures vétustes et à la construction de structures complémentaires
C’est vers les structures les plus périphériques que MDF a proposé d’orienter son aide en améliorant l’offre de soins et le niveau d’éducation sanitaire des populations.
Médecins du Fleuve s’est engagé à ce que cette action soit menée en concertation avec les autorités administratives et traditionnelles, dans le respect des politiques sanitaires ainsi que des pratiques locales. Un protocole d’accord a été signé en 2012 avec le Médecin Chef du District sanitaire de Richard-Toll pour un appui aux postes et cases de santé des aires de Diama, du Djoudj et de Débi-Tiguet et à leur personnel. Cette zone comprend un ensemble d’une douzaine de villages échelonnés le long du fleuve sur une soixantaine de kilomètres, et représentent une population de plus de 12000 habitants.
Un partenariat conclu avec les Parcs Nationaux du Sénégal, permet aussi désormais d’intervenir au profit des populations insulaires au sud du Sine Saloum (Bettenty, Djinack, Bossingkang).
Moyens humains et matériels
A partir de sa base logistique, l’équipe de médecins (généralistes, dermatologue, pédiatre, gynécologue) et d’assistants bénévoles se déplace au Nord en véhicule tout terrain vers les villages riverains isolés, et en pirogue motorisée au sud. Elle achemine les médicaments utiles à sa mission. Pour ce faire l’association a fait l’acquisition d’un véhicule 4x4 d’occasion, et utilise la pirogue mise à sa disposition par les Parcs Nationaux.
Les bénévoles ont à supporter tout ou partie des frais de leur mission.
L’achat des médicaments essentiels et consommable est assuré par l’association auprès du réseau public des Pharmacies Régionales d’Approvisionnement. Une petite partie est assurée par l’emport de médicaments achetés en France.
Réalisations
Depuis 2013, plus de 40 missions ont été conduites au Sénégal, permettant de soigner plus de 20 000 malades
Dans le même temps des investissements ont été réalisés :
- L’achat et l’aménagement d’une moto tricycle ambulance, et la construction de son abri
- La réhabilitation du dispensaire de Djoudj, entreprise en urgence devant la menace d’effondrement de la toiture
- La réhabilitation progressive du poste de santé de Débi-Tiguet
- La remise en état de la case de santé délabrée de Diadiem 1 : avant / après
- La construction d’une case en dur pour un jeune handicapé de la lèpre à Diadiem 3 en remplacement de sa hutte de paille : avant / après
- La construction de la case de santé de Rawette
- La construction du bloc maternité de Diama (salle d’accouchement, salle de travail, salle de repos, bureau de sage-femme)
- La construction du poste de santé des Parcs Nationaux de KARANG
Perspectives
- Poursuite régulière des missions itinérantes de soins (4 à 6 par an)
- Mise en place de missions de soins dentaires (mission inaugurale en mai 2018)
- Financement de la construction du logement de la sage-femme de Diama
- Construction d’une case de santé à Diadiem 2
- Construction d’une pirogue ambulance pour le village insulaire de Bossingkang
Photos
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